Soutenu par la FONDATION ALMAYUDA, José Ramón Bas, photographe et artiste visuel espagnol, a travaillé dans les deux Congo avec des enfants des rues recueillis par des structures caritatives, elles-mêmes aidées par la Fondation Salisa Africa.


Bango, film documentaire réalisé par José Ramón Bas.

C’est avec l’appui d’ALMAYUDA que José Ramón Bas s’est lancé dans un film documentaire de 30 minutes, « Bango », dont les héros sont les enfants des rues de Brazzaville et Kinshasa.

« Bango », qui a également été publié sous forme de livre (voir rubrique « Publications »), est un mot qui vient du Lingala, une des langues africaines officielles des deux Congo. Il signifie « EUX », en l’honneur des enfants, les vrais et seuls héros de ce beau projet artistique, plein de malice et de complicité.
« Bango », leur donne la parole, ainsi qu’à leurs professeurs ou leurs éducateurs. Le film intercale des portraits dessinés, qui font de l’ensemble une œuvre visuelle émouvante.

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Je vais m’aimer et prendre soin de moi.

On y voit les « acteurs » danser sur les paroles pleines d’énergie et d’espoir de « Renacimiento » du rappeur Kase.O : « Je vais me regarder dans le miroir et je vais me pardonner, enfin, pour le mal que je me suis fait. Je vais regarder à l’intérieur et je vais me baigner dans ma propre lumière de santé et de connaissance. Parce que c’est ma vie qui est en jeu. Rien de plus important, déjà que c’est la seule chose que j’aie ! Je vais m’aimer et prendre soin de moi. A partir d’aujourd’hui, je ne veux pas de souvenirs. J’ai besoin de vivre plus ! J’y vais ! »

Aujourd’hui j’ai rêvé, que je pouvais changer !

Le travail, réalisé par José Ramón Bas dans les deux Congo, est l’un des exemples les plus aboutis de passerelle entre projet artistique et action humanitaire, chère à ALMAYUDA.

En effet, jamais les enfants n’ont été les objets de la démarche. Toujours, ils en ont été, à la fois, les acteurs et les sujets. Pour la première fois, ils avaient entre les mains une caméra ou un appareil photo. Pour la première fois ils (se) photographiaient et (se) filmaient. Pour la première fois, ils rencontraient un artiste et échangeaient sur un pied d’égalité. Certains d’entre eux ont même gardé des liens avec lui et continuent à faire des photos. On est bien là au cœur d’une expérience, au sens premier du terme : qui ne laisse pas indemnes ceux qui la vivent, qui a une influence sur le cours leur existence…

Le travail de José Ramón Bas a fait l’objet de plusieurs expositions en Afrique et en Europe. ALMAYUDA souhaite que son œuvre attire l’attention sur le destin des enfants des rues et qu’ainsi la création artistique profite à l’action humanitaire.

Photos et documentaire José Ramón Bas et Cinzia Giovanettoni

Lien utile : www.joseramonbas.com

José Ramón Bas

Incurablement voyageur

« Il est incurablement voyageur. Il est poète, comme il respire. Il est inclassable et, amoureux des espaces, des gens, il invente des objets qui conservent la mémoire de ses expériences, de ses émotions. Il ne se soucie pas de constituer une œuvre mais s’attache à restituer ce que furent les temps du voyage en Afrique, à Cuba, au Brésil.

Pendant ses parcours, il photographie de façon ludique, compulsive. Puis, lorsqu’il rentre en Espagne, il regarde ses planches contact et décide de transformer les images qu’il a enregistrées en objets. Il réalise des tirages, avec peu d’intérêt pour la technique, puis il les travaille : il peut écrire sur l’épreuve, la griffer, la maltraiter, en fonction de l’humeur ou de l’inspiration du moment, avant de la figer dans une inclusion de résine et de la vouer, entre imagerie et sculpture, à son statut d’objet.

Chaque négatif est pour lui une ouverture à une infinité de possibles qu’il réalisera dans des formats divers, du carré au panoramique et qui devront véhiculer son souvenir de l’expérience du voyage. Alors, ses parallélépipèdes, dont la légèreté n’a d’égale que la présence, occupent le mur avec subtilité et nous encouragent au rêve et à l’apaisement. »

Par Christian Caujolle – Agence VU’ Galerie