Six questions à Veronica Valentini, initiatrice de BAR project, avec Andrea Rodriguez Novoa et Juan Canela. Un projet porté par trois curateurs indépendants et soutenu, dès son démarrage, par la FONDATION ALMAYUDA.

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Comment est née l’idée de BAR project ?

En travaillant ensemble à la Sala d’Art Jove à Barcelone, Andrea, Juan et moi, avons remarqué qu’entre les possibilités offertes par les espaces culturels publics et le MACBA (Museu d’Art Contemporani de Barcelona, Musée d’art contemporain de Barcelone), il y avait de la place pour un projet artistique. Un projet qui utilise, entre autres, le potentiel de Fabra i Coats, ancienne usine textile désaffectée et très bel espace pluriculturel géré par la Mairie.

Au cœur du projet : le partage, la convivialité, la mobilité…

BAR project a d’abord été une résidence d’artistes ?

Nous avons pensé tout de suite à une résidence, parce que cela correspondait à une nécessité pour les commissaires, en déplacement constant, avec des moyens limités. D’autre part, l’invitation d’artistes et de commissaires internationaux contribue à la pluralité locale, nourrit le dynamisme artistique et assure le rayonnement du projet à l’étranger. Le projet s’est donc construit à partir d’un programme de résidence gratuite, avec prise en charge des frais de voyage, versement d’un pécule, etc. Nous avons pu démarrer, en 2012, grâce à des fonds institutionnels et des fonds privés, en particulier ceux apportés par la FONDATION ALMAYUDA. Un ami mécène a prêté un appartement et la ville de Barcelone a mis à disposition, par convention, des locaux de la Fabra i Coats pour servir d’ateliers aux artistes.
Chaque année, nous accueillons une vingtaine d’artistes et commissaires.

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Avez-vous un lieu d’exposition attitré ?

Pour des raisons opérationnelles et matérielles, nous avons décidé de ne pas avoir un espace d’exposition et de travail à nous. Nous avons réfléchi à un projet collaboratif, qui utilise les technologies mobiles et les réseaux sociaux pour travailler à distance. Nous avons fait des bars et des cafés nos lieux de retrouvailles et d’actions, pour accueillir des événements temporaires comme des expositions, des séminaires, des rencontres. D’où le nom de « BAR project » !

L’hospitalité et le partage sont au cœur du projet ?

Oui, et la mobilité aussi, en investissant dans les idées et les rencontres plutôt que dans les espaces. Cela nous a permis d’élargir énormément notre réseau local et de trouver de nouveaux lieux, pour organiser de nouveaux événements.

Quels événements, par exemple ?

D’abord des évènements artistiques, issus des projets de recherche développés par nos résidents. Je pense aux travaux de Tobias Kaspar exposés dans une concession automobile, aux DJ workshops de Maria Guggenbichler, aux interventions de Priscilla Fernandes… Je pense aussi à des projets, dont nous sommes nous-mêmes les curateurs : « Me and You and everyone we meet » au cinéma Zumzeig, « The right to be unhappy », en collaboration avec les Laboratoires d’Aubervilliers, la Fondation Tapies et l’Institut Français. On peut retrouver tous ces projets sur notre site Internet barproject.net.

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Comment s’organise le rayonnement international de BAR project ?

Nous nouons des relations informelles avec nos invités, qui viennent du monde entier. Et nous organisons des échanges avec des entités qui partagent des similitudes, des communautés de vues, ou des manières de faire. Par exemple, le Musée Arge Kunst de Bolzano (Italie), les Laboratoires d’Aubervilliers à Paris, ou encore SOMA, à Mexico…

La FONDATION ALMAYUDA a été l’un des premiers soutiens importants de BAR project. Aux côtés de la Mairie de Barcelone, du Ministère de la Culture, de la Généralité de Catalogne, du cinéma Zumzeig, ou encore de l’Institut Ramon Llull, elle continue à appuyer les projets de BAR, parce qu’ils associent presque spontanément la convivialité et l’esprit de recherche.

Photos DR

Lien utile : www.barproject.net